L’importance d’être bien chaussé (pour battre le pavé)

Usher (Arthur) Fellig, alias Weegee, a passé des nuits sans sommeil son appareil photo à la main. Pas seulement dans le but de traquer des faits divers et des scènes de crime qui nourriraient la presse. A côté des arrestations, meurtres, accidents, incendies et autres drames nocturnes saisis sur le vif dans les rues de New York, il a aussi immortalisé l’envers de la vie hollywoodienne. Ses fêtes somptueuses, ses danseuses, ses stars et tous ceux qui voulaient croquer une part de ce gâteau trop crémeux, qu’ils soient spectateurs ou invités des soirées mondaines. Comme toujours, Weegee appose son regard précis et décalé sur le monde. Illustration avec cette photo de 1951 où il y a visiblement une paire de chaussures en trop qui suscite toutes sortes de questions. Sous le cliché, on peut lire : « Cet homme se demande comment il va regagner le Hollywood Hotel. » Si la voiture attendue n’arrive pas, certainement à pieds. Un peu comme Robert Mapplethorpe qui, dans une anecdote rapportée par Patti Smith dans son récit Just Kids, avait récupéré une paire de chaussures de luxe en alligator sur la 7e Avenue, à New York : « Il n’avait pas d’argent pour rentrer en taxi, mais ses pieds étaient resplendissants. »

Photo : Weegee/International Center of Photography/Getty Images.

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